La fétuque élevée renforce les prairies face aux étés secs
- Fétuque élevée, Fourragères, Innovation
Le changement climatique augmente la fréquence des étés plus secs. Pour adapter la prairie au climat de demain, la fétuque élevée est une candidate de premier choix. Résiliente, elle bénéficie aujourd’hui d’une sélection génétique renforcée sur l’appétence et la digestibilité.
L’augmentation de la fréquence des étés secs oblige à rechercher des espèces fourragères robustes, pour résister, mais aussi flexibles, pour s’adapter. Parmi ces espèces rustiques, la fétuque élevée mérite d’être considérée. Véritable plante passe-partout, elle possède une résilience adaptée au changement climatique, avec une bonne productivité.
Des racines profondes et une résistance aux fortes températures
« La fétuque élevée constitue une excellente réponse aux temps secs, notamment grâce à ses racines, qui puisent l’eau jusqu’à plus d’un mètre de profondeur – alors que la rhizosphère du ray-grass ne descend pas en dessous de 40 cm »,
explique Antoine Bedel, expert fourrages et plantes de service. Adaptée à tous les types de sol, cette graminée fourragère possède également l’avantage de maintenir sa productivité au fil des campagnes, contrairement au dactyle, par exemple, dont le potentiel de production diminue après cinq ans.
Et lorsque la température grimpe, la fétuque élevée répond présente : jusqu’à 35°C, le fourrage reste vert, sans senescence ; tandis que le ray-grass anglais, par exemple, s’arrête de pousser dès que le thermomètre dépasse 25 °C.
La sélection génétique améliore l’appétence et la digestibilité
Malgré ces atouts, la fétuque élevée pâtit d’une image de fourrage à faible qualité : rigide, peu digestible, pas appétent. Sélectionneur de fétuque élevée depuis 1970, RAGT Semences choisit ses variétés selon la flexibilité de leur feuillage. La rigidité de la feuille fétuque élevée vient de son taux de silice : pour améliorer la palabilité et la digestibilité, la sélection génétique vise à diminuer cette concentration. Grâce à une hausse de 2 % de la digestibilité, par exemple, la production laitière augmente de 1,6 kg de lait par jour !
Tous les dix ans, la sélection génétique RAGT gagne 1 point de flexibilité, soit une hausse de 6 % de la digestibilité.
« Notre objectif est de sélectionner des espèces de fétuque élevée dont la qualité alimentaire se rapproche le plus de celle du ray-grass »,
continue Antoine Bedel. La résistance aux maladies occupe également un axe de développement génétique, avec un travail important sur la rouille par exemple (voir courbe). Les équipes de sélection travaillent également sur le caractère tardif de l’espèce, dans le but de réduire sa précocité et gagner 7 à 10 jours de pousses vertes supplémentaires utilisables par le bétail.
Rustique et de plus en plus appétente, la fétuque élevée a toute sa place dans l’adaptation des prairies aux étés plus secs.