Le colza en culture associée : une stratégie agronomique performante

Publié le 10/10/2024

Colza, Expertise

La culture du colza est une composante essentielle des assolements en grandes cultures. Pour optimiser son rendement, réduire les intrants et favoriser la biodiversité, de plus en plus d’agriculteurs optent pour le colza en culture associée. Cette approche agro-écologique repose sur l’intégration de plantes compagnes, principalement des légumineuses, qui apportent de nombreux avantages agronomiques et environnementaux.

Les avantages du colza en association

Associer le colza à d’autres espèces végétales présente plusieurs intérêts :

Amélioration de la fertilité du sol

Les légumineuses, comme le trèfle, la lentille ou la vesce, fixent l'azote atmosphérique grâce à leurs nodosités racinaires. Cet azote est restitué progressivement au sol, améliorant ainsi la nutrition du colza et réduisant le besoin d'apport en engrais azotés.

Réduction de la pression des adventices

L'association avec des plantes compagnes permet une couverture plus homogène du sol, limitant le développement des adventices par effet de concurrence. Cela permet de diminuer l'utilisation d'herbicides et d'améliorer la qualité culturale.

Limitation des ravageurs et des maladies

Certaines associations, comme le colza avec des légumineuses, permettent de perturber les cycles biologiques des insectes nuisibles (grosses altises, charançons du bourgeon terminal). La diversité végétale contribue également à limiter la propagation des maladies fongiques.

Amélioration de la structure du sol

Les racines des plantes associées travaillent le sol en profondeur, favorisant une meilleure aération et infiltration de l’eau. Cela limite le risque de battance et favorise un enracinement plus profond du colza.

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Choix des espèces compagnes

Le choix des espèces compagnes dépend des objectifs de l’agriculteur, du type de sol et des conditions climatiques. Voici quelques exemples :

Légumineuses (trèfle, lentille, fèverole, vesce) : fixation de l’azote et amélioration de la fertilité du sol.
Graminées (avoine, seigle) : effet structurant sur le sol et concurrence avec les adventices.
Crucifères et autres plantes (radis fourrager, caméline) : piège à nitrates et protection contre les nématodes.

Gestion de la culture associée

Implantation et semis

Le semis doit être adapté pour favoriser une levée homogène du colza et de ses plantes compagnes. Plusieurs techniques existent :

Semis simultané du colza et des plantes associées.
Semis en bandes pour une meilleure gestion des cultures.
Destruction partielle ou totale des plantes compagnes en sortie d’hiver, selon les besoins.

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Fertilisation et gestion des intrants

L’azote disponible dans le sol en fin d’hiver doit être bien pris en compte pour ajuster les apports. Les légumineuses peuvent restituer une part importante d’azote utilisable par le colza, réduisant ainsi les besoins en fertilisation minérale.

Récolte et valorisation

Les plantes compagnes doivent être bien gérées pour ne pas interférer avec la récolte du colza. Certains couverts peuvent être broyés ou laissés sur le sol pour enrichir la matière organique.

Conclusion

Le colza en culture associée est une stratégie gagnante pour améliorer la rentabilité des cultures tout en réduisant l’impact environnemental. Cette approche permet une meilleure gestion des intrants, favorise la biodiversité et contribue à la transition agro-écologique.

Pour une mise en place réussie, il est essentiel d’adapter le choix des espèces compagnes aux conditions locales et aux objectifs de production. Les résultats observés ces dernières années montrent que cette technique présente un potentiel intéressant pour l’avenir du colza en agriculture durable.