La productivité et la valeur alimentaire d’une prairie exigent une protection génétique naturelle apportée par la tolérance aux maladies des variétés. RAGT Semences met un point d’honneur à exercer une pression de sélection intense sur ce critère avec, tous les ans plus de :
- 250 000 données prélevées sur les parcelles ;
- 15 000 plantes testées en rendement ;
- 70 000 plantes inoculées.
Pourquoi la tolérance aux maladies est-elle si importante en sélection fourragères ?
Les graminées fourragères peuvent être contaminées par des maladies diverses d’origine fongique, bactérienne ou virale.
Ces maladies peuvent engendrer des pertes pouvant atteindre 30% du rendement en matière sèche, mais aussi une dégradation de la qualité des fourrages. La valeur nutritive et l’appétence s’en trouvent amoindries. La pérennité peut également être affectée.
Il est impossible de lutter contre ces maladies comme on le fait en céréales. Les fongicides, en plus de leur coût élevé, présentent un trop grand risque de toxicité pour le bétail.
L’un des moyens les plus efficaces pour lutter contre l’impact de ces maladies est donc la sélection variétale.

Les rouilles
La rouille couronnée
Reconnaissance
Les prairies atteintes deviennent jaune-orangé puis beige-brun lorsque les feuilles sont fortement atteintes. Celles-ci sont alors couvertes de pustules orangées d’environ 1mm.
Conséquences
La rouille couronnée sévie généralement en fin d’été/début automne en conditions chaudes et humides. C’est un pathogène particulièrement dommageable en raygrass anglais.

Neer – Septembre 2016

Villampuy – Avril 2017
La rouille noire
Reconnaissance
Cette rouille forme des spores assez petites dispersées à la face supérieure du limbe. Elle se distingue de la rouille couronnée par des tâches de couleur plus foncé (brun-roux), plus grandes et moins dispersées.
Conséquences
La rouille noire est observée à la fin du printemps et en été. Elle se développe surtout sur l’inflorescence. Par conséquent, elle a peu d’incidence en utilisation fourragères mais elle est surtout néfaste en production de semences.
La rouille brune
Reconnaissance
La face supérieure des feuilles est couverte de pustules orangées.
Conséquences
Elle peut se confondre facilement avec la rouille couronnée mais on ne l’observe pas à la même période.
La rouille brune se développe au printemps en conditions douces et humides, c’est pourquoi elle est particulièrement dommageable sur les récoltes de raygrass d’Italie.

Moutours – Octobre 2016
Autres maladies

Druelle – Avril 2018
L'helminthosporiose
Reconnaissance
Les symptômes typiques des helminthosporioses sont des taches foliaires foncées, d’abord toutes petites et bien délimitées. Par la suite, les taches confluent et forment une nécrose dont la forme varie en fonction des plantes hôtes et de l’organisme en cause.
Conséquences
Elles sont de moyenne importance. Elles affectent surtout la qualité fourragère par une sénescence prématurée des feuilles atteintes. Elles peuvent être rencontrées toute l’année en conditions humides mais sont souvent le plus sévère à l’automne en condition fraiches.
La mastigosporiose
Reconnaissance
Nombreuses petites macules foliaires, brun violacé, ovalisées, d’environ 3mm de long au centre desquelles apparaît ultérieurement un point blanc par temps humide.
Chlorose ou rosissement des tissus du limbe autour des groupes de taches puis nécrose et mort des feuilles.
Conséquences
La mastigosporiose se développe en abondance par temps humide et frais, elle est donc souvent rencontré au printemps et à l’automne. Diminution du rendement fourrager.

Druelle – Juin 2016

La rhynchosporiose
Reconnaissance
La rhynchosporiose se caractérise sur la face supérieure des feuilles par des plages allongées et de forme souvent irrégulière, brun clair à roux et sur la face inférieure des feuilles par des plages gris argenté et fréquemment délimitées par un liseré plus foncé. Ces symptômes peuvent s’étendre à toute la surface foliaire.
Conséquences
Cette maladie se développe lors de printemps humides et disparait généralement pendant l’été.
La scolécotricose
Reconnaissance
Les lésions sur les feuilles sont tout d’abord petite ovales ou plus allongées. Elles évoluent ensuite en bande marron.
Conséquences
C’est une maladie d’été at d’automne particulièrement pénalisante sur le dactyle.

Druelle – Juin 2016

Druelle – Juin 2016
Flétrissement bactérien (Xanthomonas)
Reconnaissance
Les attaques se marquent par des stries chlorotiques et ensuite nécrotiques tout le long des feuilles. La plante dessèche et meurt.
Conséquences
Le Xanthomonas peut être redoutable car il provoque un flétrissement pouvant évoluer en dépérissement des plantes. Dans 90% des cas il n’y a pas de repousse après la fauche. Cette bactérie pénètre dans les plantes par des blessures en conditions chaudes et humides et peut être transmise par la barre de coupe du matériel de récolte.
L’extériorisation de l’infection est favorisée par un temps chaud et sec, donc surtout en été.
Le flétrissement bactérien peut être une cause importante de la mauvaise pérennité des prairies.
Les ravageurs
Attaque du système racinaire
- Certains insectes se développent sir le système racinaire de la plante avant leurs mutations.
- On observe un jaunissement de la pairie et une pousse ralentie voire interrompue.
- On retrouve des larves de diptères et de coléoptères.
Attaque des parties aériennes
- Destruction du cœur de la plante.
- La feuille centrale, la talle sont détruites. On retrouve les Oscinies, Géomyza, Altise...
- Blanchiment des feuilles par la présence de mouches mineuses.

Les limaces
- Redoutables ravageurs de toutes les plantes cultivées. Elles attaquent de la graine en cours de germination jusqu'au début tallage.
- L'importance de leur activité est liée à l'humidité, la luminosité et l'abence de vent.
- Elles peuvent consommer la moitié de leur poids en 24 heures.
La mouche des semis
Carte d’identité
Delia platura est une petite mouche grise de 3 à 6 mm de long qui passe inaperçue, bien que son image agrandie soit assez impressionnante. Avant ce stade adulte, elle en connaît successivement 3 autres : l’œuf, blanc nacré et allongé, ne dépasse pas 1 mm ; la larve vorace, blanche et effilée, peut atteindre 8 mm ; enfin la pulpe, d’environ 5 mm, est protégée par une enveloppe chitineuse rouge-brune pour passer l’hiver dans le sol.
Mode de vie
Les adultes apparaissent dès la fin de l’hiver et trois à six générations peuvent se succéder selon le climat. En zone méditerranéenne, les adultes sont même présents toute l’année. Une fois fécondée, chaque femelle pond plusieurs centaines d’œufs qu’elle dispose isolément, de préférence dans les sols humides, riches et fraîchement travaillés. Une fois sorties de leurs œufs, les larves vont se nourrir des organismes en décomposition, mais elles sont malheureusement très attitrées par les graines en germination…
Leur développement dure environ trois semaines, au bout desquelles les tissus végétaux deviennent d’ailleurs trop coriaces pour elles. Elles se nymphosent alors, en adultes si les conditions sont favorables, ou en pulpes si l’hiver approche.

La larve de la mouche des semis peut atteindre 8 mm (crédit photo : C. Galinet)

Dans son enveloppe rouge-brin, la pulpe passe l’hiver dans le sol (crédit photo : C. Galinet)

La larve de la mouche des semis (photo : CÉROM)

Larve de la mouche des semis (photo : Denis Pagneau, Agriculture et Agroalimentaire Canada)

Mouche de semis (photo : CÉROM)
Oscinella frit
L’oscinie de l’avoine (Oscinella frit) est une espèce d’insectes diptères brachycères de la famille des Chloropidae. Les œufs sont pondus à la base des feuilles puis la larve s’insinue entre les feuilles jusqu’au cœur de la plante. Les plantules qui ont deux feuilles au moment de la pénétration de la larve meurent ; celles qui en ont 3 ou 4 jaunissent et la pousse principale est détruite. Les larves rejettent des substances toxiques entraînant des troubles de croissance des plantes.


Les taupins
Les taupins ont un pouvoir de destruction très important.
On les trouve fréquemment lors d’implantation prairie sur prairie.
Larves de couleur jaune-paille mesurant 13-20 mm.
Les adultes hivernent dans le sol et remontent à la surface quand la température atteint 15°. Les oeufs sont déposés en chapelets dans des sols humides, frais et riches en M.O. Les larves apparaissent 40 jours après la ponte et se développent sur les parties souterraines de la plante pendant 4 ans.
La nymphose intervient la 5ème année. Les adultes restent dans le sol jusqu’au printemps de la 6ème année. On retrouve des larves de tous âges dans le même sol. Le cycle dure 5 ans.
Les rongeurs
Plusieurs rongeurs sont concernés : mulots, campagnols, rats taupiers, etc… Ils sont les principaux acteurs de la dégradation des prairies. Les moyens de lutte sont la lutte mécanique (par labour) et la lutte naturelle en s’aidant des prédateurs naturels (Milan Royal, Buse, etc…).


