Féveroles de printemps
Interview de Mme Tiphanie SOULARD (VALOREX)
Interview de Mme Tiphanie SOULARD
Ingénieur développement Filières Végétales
Depuis 30 ans, Valorex affirme que la féverole, le lupin, le pois et le soja métropolitains sont l’alternative au soja importé et qu’ils peuvent aider à réduire la dépendance française, et européenne, en protéines végétales. En 2015, elle a entrepris de relancer ces cultures de légumineuses à graines au moyen du programme de recherche national PROLEVAL. Les féveroles à faible teneur en vicine-convicine adossées aux process technologiques de Valorex ont aujourd’hui un intérêt supérieur aux féveroles ‘standards’ pour une alimentation animale plus performante.
« Valorex, fabricant d’aliments du bétail, travaille depuis plusieurs années pour valoriser les graines oléo-protéagineuses françaises grâce à une maitrise unique de leurs méthodes de cuisson.
Leader dans le développement de la filière lin oléagineux, Valorex a depuis quelques années renforcé sa démarche d’approvisionnement de fèveroles françaises tracées, en systèmes conventionnel et biologique à travers notre marque PRODIVAL. Cela répond aux attentes des filières non OGM, Bleu-Blanc-Cœur, sans soja d’importation, sans déforestation, d’origine française et locale. Nous valorisons entre 15 et 20 000 tonnes de féverole par an, et nous ambitionnons d’atteindre les 40 à 50 000 tonnes d’ici 2025, dont une bonne partie en démarche filière, grâce à la mobilisation d’un réseau de partenaires licenciés en régions, pour déployer l’accès aux débouchés visés.
Les intérêts agronomiques de la fèverole ne sont plus à démontrer (excellente tête de rotation, pas d’apport d’azote, structuration du sol, effet gain de rendement sur la céréale suivante, impact favorable sur le cycle des maladies et des agresseurs etc.). Avec la nouvelle PAC et l’augmentation des coûts des engrais et des intrants en général, c’est une culture qui a une place de choix, et en plus, la valorisation est toute trouvée !
Le débouché en alimentation animale permet d’être plus souple que la destination en alimentation humaine : les graines cassées ou bruchées ne sont pas un souci (jusqu’à 15 %). Seuls les critères humidité (14 % max) et impuretés (3 % max) sont considérés.
Les nouvelles variétés proposées par la recherche RAGT sont adaptées pour nos usages en nutrition animale. Nous avons breveté l’effet de synergie entre sélection de graine et méthode de cuisson spécifique, qui permet d’avoir jusqu’à + 40 % d’énergie digestible et + 30 % de protéines digestibles. RAGT a su développer une gamme de variétés présentant des teneurs en protéines élevées et de faibles facteurs anti-nutritionnels (vicine et convicine). Les tanins (variétés à fleurs colorées) comme d’autres facteurs anti-nutritionnels (lectines, facteurs antitrypsiques…) ne sont pas un problème car les procédés de Valorex permettent de les éliminer. RGT TIFFANY et RGT VICTUS, variétés de printemps RAGT à faible teneur en vicine-convicine, sont par exemple des variétés référencées dans notre cahier des charges filière fèverole tracée. Demain, la variété RGT ALLISON le sera également.
Nous établissons des contrats d’achat avant les semis avec des organismes collecteurs et stockeurs locaux (coopératives ou privés) sur toute la France, puis ce sont ces structures qui font le lien avec leurs agriculteurs. Nous leur demandons l’utilisation de semences certifiées afin de nous garantir de l’origine variétale et des caractéristiques associées, et de permettre au progrès génétique de s’exprimer.»